Il y a des victoires qui restent longtemps gravées dans les mémoires. D’autres marquent à jamais l’histoire.
C’est fou ce qu’une victoire peut changer le destin d’une équipe de football. Alors que la participation de l’Espérance de Tunis au Mondial qatari était vouée à l’échec après la défaite concédée devant Al-Hilal en match d’ouverture, Hamdou El Houni et ses camarades se sont rachetés de la plus belle des manières, eux qui étaient condamnés à faire pareil que lors de leur participation précédente à la Coupe des mondes des clubs : terminer à la cinquième place au classement mondial.
Or, il y a des détails qui changent tout, même si le résultat final est le même. Car même s’ils avaient terminé cinquièmes mondiaux en 2018 à la Coupe du monde des clubs tenue aux Emirats Arabes Unis, les « Sang et Or » l’ont obtenu aux tirs au but, n’ayant pas réussi à se départager au temps réglementaire avec les Mexicains de CD Guadalajara. C’est dire que même s’ils ont terminé cinquièmes mondiaux, les Espérantistes n’avaient gagné aucun match en 2018, outre la lourde défaite concédée en match d’ouverture devant le club émirati Al-Aïn (3-0).
Au Mondial du Qatar, les attentes étaient de faire mieux que ce qui a été réalisé une année plus tôt aux Emirats Arabes Unis. Supporters et dirigeants aspiraient à ce que l’équipe gagne le premier match contre les Saoudiens d’Al-Hilal. Mais le premier adversaire de l’Espérance au Mondial de Doha était beaucoup plus fort. Et même si la raison du plus fort a été respectée, les « Sang et Or » auraient pu changer la donne si Badri avait profité de la passe en retrait servi sur un plateau par Ouattara. Si Badri avait concrétisé cette action, le match contre Al-Hilal aurait peut-être pris une autre tournure. Mais bon, le football est ainsi fait.
Libérés et confiants
Si nous restons persuadés que le haut niveau ne s’improvise pas et que l’Espérance de Tunis a perdu en tout logique devant Al-Hilal, un adversaire qui a un effectif bien garni et qui peut se permettre de s’offrir des joueurs de légende comme Bafé Gomis, nous demeurons également persuadés que les « Sang et Or » auraient pu faire mieux en match d’ouverture s’ils avaient bien préparé leur match sur le plan mental.
De plus, Mouine Chaâbani et ses joueurs semblent s’être mis plus de pression qu’il fallait. Par ailleurs, le technicien « sang et or » a trop cadré Badri et El Houni sur le terrain face à Al-Hilal.
Par ailleurs, quand Hamdou El Houni et Anis Badri avaient eu carte blanche contre Al-Sadd, le résultat ne s’est pas fait attendre. Quant au latéral gauche Ilyès Chetti, il est beaucoup plus utile quand il effectue des montées régulières et ne reste pas dans sa moitié du terrain à se contenter d’un rôle défensif.
Bref, quand les joueurs se sont libérés et ont joué confiants, le résultat a suivi et pas seulement. Alors que la participation au Mondial de Doha risquait d’être un échec, les camarades de Badri en ont fait une réussite. Ils ont remporté la plus large victoire, jamais obtenue dans une Coupe du monde des clubs. Tout cela parce qu’ils ont joué sur leur vraie valeur, selon leur style de jeu habituel et, surtout, ils ont bien préparé leur match mentalement et tactiquement.
Mouine Chaâbani a fait une lecture juste du jeu d’Al-Sadd. Les six buts de l’EST ont été inscrits sur des erreurs de la défense d’Al-Sadd. Une défense fébrile qui a cumulé les erreurs tout au long du match au grand bonheur des attaquants espérantistes et même du latéral droit Sameh Derbali, auteur du sixième but.
Le technicien « sang et or » a su également affaiblir l’attaque qatarie en pressant Baghdad Bounedjah qui, à chacune de ses incursions, s’est trouvé entouré de défenseurs espérantistes qui lui ont bloqué toutes les issues qui menaient à la cage de Moez Ben Chérifia.
En remportant cette large et jolie victoire devant Al-Sadd en Coupe du monde des clubs, c’est une belle performance que réalisent les « Sang et Or ». Une belle performance qui leur permettra d’aborder la suite de leur parcours en C1 africaine plus confiants que jamais.